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Notre empreinte cachée 1/2

Voici un premier article pour présenter le livre de Babette Porcelijn, récemment traduit et adapté en français sous le titre Notre empreinte cachée (Editions du Seuil, Collection Anthropocène).

Est-il bien utile d’éteindre la lumière en quittant une pièce pour diminuer sa consommation d’électricité ? De mettre une bouteille pleine dans un réservoir de chasse d’eau pour diminuer le volume d’eau consommé à chaque utilisation ? D’utiliser des sacs en toile au magasin pour acheter ses produits en vrac pour limiter ses déchets ? De consommer moins de produits de l’élevage pour soulager la pression sur les milieux naturels ? De préférer le train à l’avion, le vélo électrique à la voiture pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

On pourrait multiplier les exemples. Ces « gestes éco-responsables » dont on peut entendre la promotion ici ou là se révèlent parfois être de fausses bonnes idées, et sont souvent présentées seulement sous l’angle du « moins », c’est-à-dire de la baisse, de la diminution, en bref de la décroissance.

Si vous restez dubitatifs face à l’injonction de mettre en œuvre de tels gestes qui nous est souvent adressée, voici un livre fait pour vous. On y prend ces questions au sérieux, sans idéologie. L’auteur s’adresse à l’intelligence de son lecteur et lui propose d’analyser l’impact de ses activités pour déterminer où et comment agir s’il veut réduire ses impacts négatifs – et bien plus, voir dans le DEUXIEME ARTICLE. (En termes prosaïques, il s’agit d’utiliser « l’analyse du cycle de vie » pour estimer « l’empreinte environnementale » de nos activités.)

Il y a deux temps dans ce livre : d’abord une analyse des impacts (souvent cachés) de l’activité humaine sur notre planète ; ensuite une description des conséquences de ces impacts pour les hommes et pour la Terre. Il ne s’agit donc pas d’un catalogue de pratiques ou de recommandations, mais bien d’une réflexion convaincante, étayée par des calculs « de coin de table » (quoique bien documentés) et des études de cas frappantes qui déconstruisent au passage les idées reçues. Une brève dernière partie très efficace, basée sur le reste du livre, permet en quelques pages denses et bien construites de guider le lecteur vers des solutions à son échelle.

Il s’agit d’un ouvrage agréable à lire, à la fois exigeant et transparent par sa démarche (toutes les sources sont citées, les hypothèses sous-jacentes aux calculs proposés sont accessibles et complètement explicitées), lucide (et donc alarmant) sur l’état de notre planète et sur les effets de nos activités, et enfin très motivant et plein d’espoir grâce à une approche pragmatique des problèmes. Et où l’on comprend que le « moins » des « gestes éco-responsables » peut (doit!) s’accompagner du « mieux » (seulement une étape vers ce qui est « bien ») et de l’« autrement ».

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